mercredi 13 février 2013

Potosí et ses mines

La route menant à la ville de Potosi depuis Uyuni était dans la droite lignée de ce que nous avions vu dans le Sud-Lípez, simplement superbe avec ses incroyables formations rocheuses, ses sommets enneigés et ses champs de lamas à perte de vue. Une fois arrivés, nous avons découvert la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde, perchée à plus de 4000 mètres sur les flancs du Cerro Rico (la montagne riche). Et c'est bien pour cette montagne que tout le monde vient à Potosi, tant pour y gagner sa croute et mettre sa famille à l'abri du besoin que pour y passer en coup de vent afin de visiter ces milliers kilomètres de galeries souterraines dans lesquelles triment des hommes de tous âges. Une fois booké notre tour pour le lendemain, nous avons découvert cette ville durant la fête des mineurs, un jour où l'ambiance bat son plein. Cette fête marque également le début des préparatifs pour le carnaval, les enfants s'amusant à s'arroser entre eux dans les rues, mais surtout à viser les gringos que nous sommes. C'est donc trempés et du savon plein la figure que nous avons fini notre journée.



Le lendemain matin, nous avons pris la direction des mines après un petit détour par le marché des mineurs afin de leur acheter de l'eau (lendemain de fête des mineurs oblige) et de la dynamite comme le veut la tradition. Comme le veut également la coutume, nous avons bu un petit shot d'alcool à 96%, le médicament local, autant dire que de grand matin, ça réveille! La première étape consistait à visiter l'usine de traitement des métaux et ses différentes étapes avant de nous lancer à proprement parler dans la gueule du Cerro Rico. Les 100 premiers mètres se font tranquillement et il y fait frais, mais rapidement, l'air se charge en poussières et il devient difficile de respirer. Le masque bien attaché, il nous faut respirer calmement car les galeries se rétrécissent, nous sommes accroupis et l'air paraît plus chargé en poussières qu'en oxygène à cette altitude. Une fois les feuilles de coca données en offrandes à El Tio, dieu des mineurs, nous avons dû descendre sur les fesses au niveau 2. Toujours chargé en particules, l'air devient plus chaud, proche des 30°C et nous continuons notre progression vers le niveau 3, la bouche pleine de feuilles de coca afin de nous aider à supporter le manque d’oxygène. Au fond de la galerie, nous trouvons 4 mineurs travaillant dans des conditions dantesques puisqu'il fait maintenant près de 40°C et il devient très difficile de respirer. Quelques mots échangés avec eux et il est temps de rebrousser chemin. La sortie de la mine nous donna un sentiment de libération et notre première inspiration à l'air libre sembla salvatrice. Nous étions heureux de quitter cette mine où nous n'avions passé que 2h30 alors que des hommes, voire des enfants, y laissent encore aujourd'hui leur vie pour se nourrir.






C'est donc avec un sentiment partagé que nous avons quitté Potosi, très intéressés par la visite de ces mines qui ont participé à l'histoire de la Bolivie, mais également choqués par les conditions dans lesquelles ces mineurs travaillent encore à l'heure actuelle.
 

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